L’édito par Philippe Hostaléry directeur général du CTICM
Le premier CMI de l’année est toujours pour moi l’occasion de tracer les orientations et les grands sujets qui mobilisent la filière. Bien sûr, pratiquement, chaque année, le thème de la transition environnementale est mis en avant. Et bien sûr, cette année encore, ce sujet ne peut être ignoré. Mais, alors que la France connaît une instabilité politique sans précédent sous la Cinquième République, que l’arrivée de Donald Trump remet en question les certitudes de sécurité des Européens et va exaspérer la guerre commerciale entre les nations, il est temps de mesurer la résilience de nos entreprises devant les difficultés.
Le premier signe encourageant est la transformation réelle de nos entreprises : les process ont été rationalisés, les ateliers sont équipés de machines-outils modernes et, pour certaines, de robots. L’industrie 4.0, vous le constaterez dans le dossier du présent numéro, est déjà une réalité de notre filière.
2025… deuxième marche des jalons de la RE 2020, les difficultés commencent-elles ? C’est le deuxième signe encourageant. Ces dernières années, le Centre a été moteur et a beaucoup parlé de transition environnementale, d’acier bas-carbone, de réemploi. Depuis quelques mois, un vent nouveau souffle et ce n’est plus le Centre mais les constructeurs qui parlent de ces sujets. L’utilisation d’acier bas-carbone est systématiquement proposée dans les offres de beaucoup, montrant d’ailleurs que le surcoût par rapport à un acier traditionnel est modique et parfaitement acceptable. Et pour rassurer les maîtres d’ouvrage, non, l’acier bas-carbone n’est pas un acier spécial, il est rigoureusement identique à l’acier traditionnel, c’est l’électricité qui a été utilisée pour le produire qui est décarbonée.
Malgré les progrès, des défis subsistent. Des défis à l’atelier : il reste à inventer les robots capables de résoudre des problèmes techniques qui, créant des goulets d’étranglement, sont aujourd’hui bloquants. Il reste aussi à inventer les robots capables de travailler sur des éléments de réemploi, des profils pas toujours très rectilignes, avec des coupes et percements pas toujours faciles à gérer. L’arrivée de l’IA dans nos ateliers améliorera sans nul doute ces aspects en permettant aux robots une plus grande autonomie et une production continue.
Des défis pour l’entreprise elle-même avec la réglementation environnementale européenne : il s’agira de répondre aux exigences des diverses réglementations. REP, CSRD, taxonomie : ces sigles et ces mots nouveaux auront un impact sur notre façon de travailler quelle que soit la taille de l’entreprise, soit parce qu’on y sera directement soumis, soit parce que les donneurs d’ordres, eux, y seront directement soumis et qu’il faudra bien répondre aux questions qui nous seront posées. À travers Impact’A, le CTICM est prêt à vous accompagner dans ces bouleversements.
Bonne lecture à tous